Merci Denver.
Je n'ai toujours pas retrouvé mon câble d'APN. Mais j'ai quand même réussi à vider les photos d'hier !

Du coup, j'ai encore un jour de décalage

, mais bon tant pis.
Alors ce Lundi, nous avons attaqué très fort, puisque nous décidons de commander les pièces pour le moteur avec mon pote ; mais comme il faut voir s'il n'a pas déjà été rectifié, le seul moyen d'avoir les bonnes références est d'ouvrir le moulin !
Le Samedi, nous avions fabriqué un outil pour démonter les soupapes, du 100 % fait maison
(cliquer sur les images pour les afficher en taille réelle) :
Mais avant de pouvoir l'utiliser, il faut d'abord mettre la culasse complètement à nu, surtout avec cette pu**in de vis de cache distri qui a été foirée ! Mais comme il est déjà cassé à un endroit, on décide de simplement l'achever pour pouvoir le retirer, et j'en commanderai un.
On prend 4 photos de la belle culasse pour pouvoir se rappeler de tout ce qui était installé dessus.
Après avoir enlevé tout ce bazar, on passe au démontage des soupapes ; on cale la culasse en appui sur un morceau de bois, et on vient appuyer sur la coupelle de la soupape grâce à l'outil maison, et en exerçant l'effort avec un cric de voiture en appui contre le mur :
On vient attraper les 2 demi lunes (qui assurent la liaison entre la coupelle et la queue de soupape) avec un aimant :
Et on peut retirer la 1ère soupape :
Voilà tout ce qu'on a retiré : une soupape, un ressort, la coupelle et les 2 demi lunes ; comme tout l'ensemble s'est rodé ensemble au fil du temps, il est préférable de garder le tout strictement identique pour ne pas avoir de surprises après le remontage. On va donc mettre tout ça ensemble dans un sachet "admission 8" (8ème soupape d'admission en partant du côté distri).
Finalement, 16 répétitions plus tard (c'est à ce moment là que j'ai regretté de ne pas restaurer une 8 soupapes !

), la culasse est définitivement nue :
Et voilà les 16 sachets de soupapes rangés avec les 16 poussoirs :
Il ne reste plus qu'à mettre la culasse de côté en attendant qu'on la porte en rectification le lendemain.
Du coup, il faut s'attaquer au bas moteur. On commence par démonter le kit d'embrayage complet ; pour ne pas se casser la tête lors du remontage (c'est en tout cas ce qui est conseillé dans la revue technique), on repère la position de l'embrayage par rapport au volant d'inertie :
Puis on enlève toutes les vis Allen, et on peut tomber tout l'ensemble :
Notez au passage le morceau de pot d'échappement, notre grand ami qui nous sert toujours de rallonge pour la clef.
L'embrayage n'est pas encore mort, mais ce serait bête de ne pas le changer maintenant que tout est démonté :
Ensuite, il faut enlever le volant d'inertie (6 vis H M8 avec une douille de 13 si je me souviens bien) :
Puis on s'attaque au carter d'huile ; on défait toutes les vis, et il y en a un paquet ! (Avec une douille de 8)
Vous remarquerez qu'on a eu la bonne idée (pour une fois

) de protéger le sol, car malgré la vidange, vous pouvez voir à la taille de la tâche qu'il restait encore pas mal d'huile dans le moteur.
On tire le carter (en faisant levier avec un tournevis pour décoller le joint sans endommager sa portée) :
Roh ! Quelle surprise ! Un vilebrequin et une pompe à huile.
Enlever les 3 vis de la pompe à huile (douille de 10) :
Puis la pivoter légèrement pour pouvoir la retirer de sa chaîne :
Maintenant on va pouvoir défaire la poulie Damper ; pour ce faire, bloquer la rotation du vilebrequin. Nous avons utilisé une cale en bois insérée dans le carter :
Et 4 vis plus tard (douille de 13 et de 22), la voilà sortie.
Puis enchaîner avec la poulie de vilebrequin avec l'aide de l'arrache moyeu :
Les 5 paliers du vilebrequin sont numérotés, au moins il n'y aura pas de problème lors du remontage (attention, l'ordre est très important !!!). Le seul hic, c'est qu'ils sont numérotés depuis la batterie vers la distribution, alors que nous avons fait l'inverse depuis le début.
Avant toute chose, nous enlevons le carter latéral côté distribution (douille de 10) pour pouvoir retirer le pignon et la chaîne de la pompe à huile :
Puis le carter latéral côté batterie (toujours avec une douille de 10) :
On peut enfin y voir plus clair et on s'occupe de la chaîne de la pompe à huile :
Il faut ensuite repérer les bielles avec leurs chapeaux ; en effet, il faut mieux les laisser appairées (pour une question d'équilibrage des masses du moteur) et les monter strictement dans le même sens (usure de fonctionnement à respecter).
La bielle 1 (1ère bielle en partant côté distribution, et "AR" pour signaler que c'est vers l'arrière du moteur) entre les paliers de vilebrequin 4 et 5 :
Puis les bielles 2 (entre les paliers de vilebrequin 3 et 4), bielle 3 (entre les paliers 2 et 3) et bielle 4 (entre les paliers 1 et 2) :
Dévisser les 2 écrous hexagonaux qui maintiennent le chapeau de la 1ère bielle (douille de 14, ce n'est pas courant du tout ça.

) :
Puis tapoter avec un marteau et un bout de bois pour ne pas abimer quoi que ce soit, de manière à faire sortir les pistons PAR LE HAUT DE CHEMISES (très important !) :
Et récupérer les pistons un à un côté culasse :
Voilà ce qui vient d'être démonté : un piston monté sur sa bielle, un chapeau de bielle, 2 écrous de chapeau de bielle, et 2 demi coussinets de bielle :
Au passage, on peut voir les 3 segments ; en partant du haut vers le bas : le segment de feu, d'étanchéité et racleur d'huile.
Après avoir répété 4 fois l'opération, il ne reste plus que le vilebrequin monté sur ses paliers ; enlever les 10 vis qui les maintiennent (toujours avec la douille de 14) :
Tapoter avec un marteau et un morceau de bois en alternant les 2 côtés du vilebrequin :
Et ça vient tout seul.
Voici les demis paliers de vilebrequin (celui qui a une forme arrondie avec le petit trou) :
Et le coussinet d'arrêt axial, seulement présent au niveau du palier n°2 (c'est la pièce que je tiens dans la main) :
Il permettent d'assurer l'arrêt axial du vilebrequin ; il faut cependant contrôler le jeu axial pour voir s'il faut les remplacer. Pour ce faire, utiliser des cales :
Avec mon pote, nous avons relevé un jeu axial de 0,11 mm. Malgré mes 3 revues techniques, je n'arrive pas à trouver le seuil de tolérance

; A titre d'information, pour un moteur de Renault 5 GT Turbo, le jeu doit être compris entre 0,05 et 0,23 mm. Nous nous sommes donc dit que la valeur trouvée était acceptable et décidons de ne pas les remplacer.
Maintenant, il faut trouver la classe des demi paliers de vilebrequin. C'est possible de le faire à partir des références inscrites sur le bloc et sur le vilebrequin ; mais comme vous pouvez le voir, c'est mal parti car les codes sont presques effacés :
Il y a heureusement une autre solution : regarder le code couleur sur le demi palier ; classe A pour un repère bleu, classe B pour un repère noir et C pour un repère vert. Moi, c'est un palier classe B, et comme il mesure environ 1,8 mm d'épaisseur, c'est une côte nominale (pour un vilebrequin rectifié, le palier fait environ 2,0 mm d'épaisseur).
On peut maintenant aller commander les pièces chez Citron ; douche express et trajet rapide (toujours en VTS

) avant que l'atelier ferme, et on commande des nouveaux paliers de vilebrequin et coussinets de bielles.

Au passage, le garagiste a halluciné quand il nous a vu arriver avec nos morceaux de moteur, en disant : "Vous savez, maintenant nous, on ne le fait même plus ce genre de truc !".
Retour pépère, on remet les habits sales, et on se remet au taff ; car comme vous pouvez le voir, des pistons de 157 000 km, c'est pas du luxe :
Il faut déjà enlever un des 2 circlips qui bloquent axialement l'axe du piston ; comme vous pouvez le voir, ce sont de "simples" bouts de fil de fer tordus, donc c'est mort d'avance pour les sortir à la pince. Il faut se débrouiller avec un tournevis, mais ça vous saute à la gueule ces bestioles.
L'axe est monté serré dans le piston et glissant dans la bielle (pour certains moteurs, c'est l'inverse). Mais l'ajustement est relativement soft, donc pour sortir l'axe, il suffit d'une douille longue de 12 :
Puis on tape délicatement avec un marteau pour l'enlever :
Et voilà le tout démonté : piston avec son axe, 2 circlips (c'est juste pour la photo car il suffit d'en enlever 1 pour pouvoir effectuer le démontage), puis l'ensemble bielle (tête de bielle, chapeau de bielle et 2 écrous de chapeau de bielle) :
Maintenant, il nous faut de beaux pistons. Vous avez plusieurs solutions :
- jeu complet de 4 pistons neufs (avec segments) d'origine : environ 1 050 € chez Citron.
- jeu complet de 4 pistons neuf (avec segments) de Saxo T4 : environ 250 € HT chez Citron Sport. (Oui oui, les pistons de Saxo T4 sont largement moins chers que ceux d'origine !!!!!)
Je n'ai même pas osé regarder le prix de ceux de Saxo Kit Car ; je me suis donc retourné vers les pièces d'occasion. Pour environ 100 €, vous pouvez avoir 4 pistons d'origine, mais qui ont au minimum 120 000 km ; pas vraiment intéressant pour refaire un moteur.
Mais comme ça fait plusieurs mois que j'ai préparé cette restauration, j'ai eu le temps de chercher une bonne affaire. Et qu'est ce que j'ai trouvé sur Mikado Racing ??? 4 pistons de Saxo T4, quasi neufs (le type a roulé 100 km avec avant de faire une nouvelle évolution moteur) : 200 € fdp in.
Bon, je sais ce que vous allez me dire : ce n'est pas du full stock, comme je veux le faire ; mais au vu des prix inabordables de ces pièces, j'ai sauté sur l'occasion, parce que sans ça, la restauration aurait été impossible financièrement parlant.
Au passage, les empreintes des soupapes sont bien plus importantes sur les pistons de Saxo T4 que sur ceux d'origine, pour pouvoir mettre des arbres à cames avec des levées plus grandes ; ça va donc me faire diminuer ma compression, et à priori perdre de la puissance ; pour compenser, je vais rectifier ma culasse comme prévu, mais monter un nouveau joint de culasse d'origine (pas celui à la cote réparation) pour compenser.
Bon ça papote, ça papote, mais ça n'avance pas bien vite ! Donc je reprends : on enlève les axes des pistons "neufs" de la même manière que tout à l'heure : douille de 12 + marteau ; on repère le tout, et on met les 4 axes dans un sac au congélateur ; on les laissera toute la nuit, comme ça en les sortant le lendemain, ils seront à -20°C, et avec la rétractation du métal, leur montage sera plus facile car l'ajustement dans le piston moins serré.
Et voilà pour cette journée de Lundi : on range tout le garage pour aller faire un gros dodo

, car je dois aller porter ma culasse en rectification à Marseille le lendemain matin.
A demain pour la suite des travaux !
